Gestion des médicaments

Gestion des médicaments

Retrouvez un ensemble d’actions et de ressources primordiales pour mener à bien une politique de gestion des médicaments optimale dans votre institution. De la sécurisation de la prescription, la délivrance fiable, les erreurs lors de transitions de soins à l’implication des patients et bien plus encore, inspirez vous et mettez en place des changements en vue d’améliorer cette thématique prioritaire.

Vous avez besoin de vous connecter à votre compte (ou d'en créer un) ainsi que de demander l'accès au cours via le bouton à gauche en dessous de l'image. 

Cours privé
Veuillez se connecter pour contacter un responsable.
Responsable Laure Istas
Dernière mise à jour 19/11/2024
Temps d'achèvement 5 minutes
Membres 62
Ressources Hôpitaux Maisons de repos (et de soins)
Gestion des médicaments

Le driver diagramme

La PAQS a développé ce driver diagramme axé sur la gestion des médicaments sur base d’une recherche de la littérature, de guides pratiques et de recommandations. Il permet de déterminer les actions à mettre en place pour atteindre l’objectif visé de diminuer les erreurs médicamenteuses. Les drivers diagrammes sont dynamiques et peuvent évoluer au cours du projet.

Les sections qui suivent reprennent un par un les déterminants de premier niveau :

  1. Sécuriser la prescription
  2. Assurer une délivrance fiable
  3. Assurer une administration fiable
  4. Éviter les erreurs lors des transitions de soins
  5. Améliorer continuellement le circuit médicamenteux
  6. Engagement du patient/famille

Dans chacune de ces sections, les déterminants de deuxième niveau sont repris avec ajout de recommandations, outils et actions concrètes qui peuvent vous être utile dans la mise en place de changements dans votre institution.


1. Sécuriser la prescription
Voir tout
Gestion des médicaments
1.3 Supports d'aide à la prescription

Deux points dans cette partie :


1. Protocoles de prescription spécifiques pour les Médicaments à haut risque (MHR) et les populations à risque

Certaines prescriptions sont considérées à haut risque et exigent une attention particulière :

​En pédiatrie :

    • Adapter la dose au poids (mentionné dans la prescription)
    • Prendre en compte la nécessité de fractionner les doses disponibles pour adultes ou de préparer la dose à administrer à un volume ou une concentration adaptée à l’enfant.

​En gériatrie :

    • Tenir compte de la clairance rénale, du poids, de la capacité de déglutition et de l'autonomie de la prise des médicaments.

​Médicaments à haut risque (ex. Stupéfiants, chimiothérapie) :

    • Prendre en compte les conditions de prescription réglementées (prescripteur habilité, prescription nominative)
    • Sécuriser la prescription (ex. : indication en toutes lettres du nombre d’unités thérapeutiques par prise, du nombre de prise, du dosage, de la durée, etc.).

2. Liste d’abréviations à proscrire

L’utilisation de certaines abréviations, symboles et inscriptions numériques lors de la rédaction de prescriptions médicamenteuses ont a été identifiée comme une cause sous-jacente de certains accidents graves, voire fatales, liés à la médication. On estime, en effet, que l'usage de ces abréviations (nom, dose, fréquence) serait responsable de près de 5 % des erreurs médicamenteuses, principalement lors de la prescription. Ces abréviations dangereuses ou interdites sont des abréviations/symboles non reconnues ou mal interprétées pouvant entrainer des erreurs lors de la lecture, interprétation et traitement des prescriptions.  En 2006, l’Institut pour l’utilisation sécuritaire des médicaments du Canada (ISMP Canada) a publié une liste des abréviations, symboles et des désignations de dose présentant un danger ; elle a depuis été largement utilisée comme référence par les établissements de santé pour sécuriser la prescription des médicaments.

 



Références bibliographiques :

  • HAS. Évaluation de la prise en charge médicamenteuse selon le référentiel de certification. HAS:2022
  • Brunetti L, Santell JP, Hicks RW. The impact of abbreviations on patient safety. Jt Comm J Qual Patient Saf. 2007;33:576–83
  • Li E, Marrandino J, Marshall S, Harris D, Slavik RS, Gorman SK. Evaluation of the quality of 'do not use' medication abbreviation audits: a key enabler to successful implementation of audit and feedback. Int J Clin Pharm. 2021 Jun;43(3):748-752.
  • Med abbrevs. Lancet. 2007 Nov 17;370(9600):1666.
  • Dooley MJ, Wiseman M, Gu G. Prevalence of error-prone abbreviations used in medication prescribing for hospitalised patients: multi-hospital evaluation. Intern Med J. 2012 Mar;42(3):e19-22.
  • Rodziewicz TL, Houseman B, Vaqar S, Hipskind JE. Medical Error Reduction and Prevention. 2024 Feb 12. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2024 Jan–.
  • ISMP. Do not use: dangerous abbreviations, symbols and dose designations. Toronto (ON): Institute for Safe Medication Practices Canada; 2020. https://www.ismp-canada.org/download/ISMPCanadaListOfDangerousAbbreviations.pdf



Gestion des médicaments
1.2 Centralisation des prescriptions médicamenteuses

Processus de vérification de la prescription (vérification par la pharmacie et/ou via un logiciel informatique)

La bonne gestion des médicaments exige une vérification préalable de la prescription du médicament. Cette vérification implique la vérification, par un pharmacien ou un autre professionnel habilité, de la pertinence du médicament, par rapport au patient et à ses besoins cliniques. Les critères suivants sont normalement vérifiés :

  • La pertinence du médicament, la dose, la fréquence et la voie d’administration
  • Le poids du patients et autres informations physiologiques importantes (capacité de déglutition, fonction rénale etc.)
  • Les doublons thérapeutiques
  • Les allergies du patient
  • Les potentielles interactions médicamenteuses
  • Autres contre-indications

Cette vérification doit être réalisée à chaque nouvelle prescription (même en cas de modification de la posologie) et peut être réalisée par un pharmacien, pendant les horaires de travail normaux de la pharmacie, ou un autre membre du personnel dûment formé en dehors des heures d’ouverture de la pharmacie. Le processus de vérification peut être réalisée manuellement sur base des documents de référence ou via des logiciels informations programmes informatiques. Lorsque des logiciels informations sont utilisés (en anglais « Computetized-Presciber-Order-Entry ») ceux-ci doivent être appropriés (en termes d’aide à la décision et sécuritaire pour les patients) et mis à jour régulièrement.


Gestion des médicaments
1.1 Prescription standardisée et sécurisée

Deux points importants dans cette partie : 

Uniformisation du processus de prescription au sein de l'institution

Pour sécuriser la prescription médicamenteuse, il est important d’uniformiser et définir les éléments nécessaires pour une prescription complète et valide, notamment :

  • Les personnes habilitées à prescrire
  • Les donnes nécessaires pour identifier le patient
  • Les éléments essentiels de toute prescription
  • Le type de prescription « spéciales » (ajustées en fonction du poids ou d’autre critères spécifiques, comme celles destinées à la population pédiatrique, gériatrique ou la prescription de médicaments à haut risque (MHR)).

Des processus doivent également prévus lorsque les prescriptions sont incomplètes, illisibles ou confuses, les prescriptions en cas d’urgence, ainsi que les prescriptions sous forme verbale ou par téléphone.

 

Interdiction des prescriptions verbales

Les prescriptions verbales (orales, par téléphone, sms etc.) engendrent un risque considérable de malentendus (non compréhension de la dose, du nom du médicament ou de l’identité du patient) et compromettent la sécurité du patient. Dans la mesure du possible elles doivent être évitées, voire interdites. Cependant, dans certains cas, notamment en cas d’urgence, la prescription verbale peut être présente et inévitable. Pour éviter des erreurs médicamenteuses et afin que la prescription verbale réponde aux impératifs de sécurité, il est impératif que cette situation soit encadrée et soutenue par des protocoles validés.

En lien avec un environnement d’urgences, la prescription médicale orale est présente et inévitable. La prescription orale permet une rapidité d’action lors d’urgences vitales et permet de répondre aux besoins du patient. Or, afin que cette prescription réponde aux impératifs de sécurité et soit bien comprise par tous, il s’avère utile de mettre en place quelques outils. En effet, la prescription orale présente un risque accru d’erreurs médicamenteuses (Santos et al., 2019) lié à la non compréhension de la dose, du médicament ou de l’identité du patient. Les outils qui peuvent être utilisés pour réduire ce risque d’erreur seront développés dans les pistes de réflexion. Pour mettre en place une prescription verbale sécurisée :

  • La prescription verbale doit contenir toutes les informations d’une prescription écrite
  • La personne qui reçoit la demande doit répéter ou reformuler à voix haute la prescription pour confirmer et valider l’information (méthode reading back ou la communication en boucle fermée)
  • La prescription doit être consignée le plus vite possible dans le dossier du patient ;
  • La prescription doit être revue, validée et signée par le prescripteur, le plus tôt possible.

 La technique de communication en boucle fermée, développée par l’AHRQ, est une technique simple qui garantit que l’information énoncée par l’expéditeur est bien comprise par le destinataire. Elle comprend trois étapes-clés :

  1. L'expéditeur initie le message
  2. Le récepteur accepte le message et reformule le contenu
  3. L’expéditeur vérifie l’exactitude du message répété pour confirmer qu’il a été bien compris.

Dans le même principe, la technique du read-back/repeat-back, développée la JCI, permet à la personne recevant la prescription verbale de documenter par écrit et la répéter verbalement afin que l’auteur du message puisse confirmer la compréhension correcte de l’information avant que la prescription soit exécutée.


Références bibliographiques :

  • Barenfanger J et al. Improving patient safety by repeating (read-back) telephone reports of critical information. American Journal of Clinical Patholology, 2004, 121:801-803.
  • Brown JP. Closing the communication loop: using readback/ hearback to support patient safety. Jt Comm J Qual Patient Saf 2004;30:460–4.