Assurer une identification précise des patients est crucial pour éviter ces erreurs. Selon le rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la sécurité des patients de 2024, plus de 70 % des pays ont déjà pris des mesures pour aborder ce problème majeur dans leur contexte local. La Belgique en fait évidemment partie. Avec la numérisation croissante du système de santé, les informations médicales, les comptes rendus, les résultats d'analyses et les radios sont aujourd'hui collectés, traités et échangés de manière informatisée et sécurisée, facilitant une communication rapide et efficace entre les professionnels de santé. Pourtant, les statistiques montrent à quel point le problème reste omniprésent.  

Aux États-Unis, par exemple, entre 2014 et 2017, 12,3 % des évènements indésirables étaient liés à des erreurs d'identification de patients. Au Royaume-Uni, entre 2006 et 2008, 97 % des incidents de ce type ont eu lieu dans les hôpitaux. Et au Brésil, dans un échantillon de 385 patients, près de 12 % avaient des erreurs sur leurs bracelets d'identification, et 4 % n'avaient aucune identification. Bien que des chiffres spécifiques pour la Belgique manquent, le fait que l'OMS maintienne cette thématique dans sa stratégie 2021-2030 pour la sécurité des patients souligne l’importance de poursuivre les efforts d'amélioration dans ce domaine.

Une identification erronée ne se limite pas à une simple confusion de nom ou de dossier. Elle peut avoir des conséquences graves, tant sur les décisions cliniques que sur les traitements administrés. En plus de compromettre la qualité des soins, elle peut entrainer des violations de la confidentialité des patients, des tests médicaux répétés inutilement, et une augmentation des coûts.

Lorsqu'un patient est associé par erreur au dossier d'un autre, cela peut conduire à une cascade d'erreurs, affectant non seulement les systèmes internes des hôpitaux tels que les laboratoires ou les services de radiologie, mais aussi les réseaux de santé externes qui dépendent de ces informations. Cela peut provoquer des erreurs graves, allant des mauvaises prescriptions de médicaments aux chirurgies sur un site incorrect.

C’est ici que l'identitovigilance joue un rôle crucial dans la prévention de ces erreurs. Ce système de surveillance des processus d’identification permet de réduire ces risques en assurant un suivi rigoureux des données de santé tout au long de la prise en charge du patient.

Pour minimiser les erreurs d’identification, plusieurs mesures concrètes peuvent être mises en œuvre. Parmi elles, l'utilisation de bracelets d'identification standardisés, des technologies de reconnaissance biométrique, ainsi que l'instauration de procédures de double vérification de l'identité des patients avant toute intervention médicale. Il est également essentiel de former régulièrement le personnel médical et administratif sur les procédures d'identification, d'établir des protocoles clairs et standardisés, et de mettre en œuvre des systèmes de vérifications croisées électroniques. Enfin, encourager la participation active des patients dans le processus d'identification, effectuer des audits réguliers ainsi que des analyses d'incidents pour détecter et corriger les faiblesses du système sont également des mesures clés pour renforcer la sécurité et la qualité des soins.

Pour améliorer la sécurité et la qualité des soins, il est impératif de mettre en place des systèmes robustes d'identitovigilance et d'adopter les meilleures pratiques pour éviter toute erreur d'identification. Travailler sur l'identification des patients n'est pas seulement une nécessité, c'est une urgence pour garantir des soins sûrs, efficaces et respectueux de chaque individu.

La PAQS soutient les institutions dans ces démarches et propose un accompagnement aux institutions désireuses d'implémenter des actions d'amélioration à ce sujet.